Le 14 décembre 1981 sort des chaînes d’Aulnay sous bois le 473 289ème et dernier type H. 34 ans se sont écoulés depuis sa présentation en 1947 (les premiers modèles sont livrés en 1948), 34 ans de bon et loyaux services dans toutes les professions : artisans, commerçants, service publique, livreurs...

Et pourtant il faillit ne pas voir le jour, victime du plan Pons qui lui préfère le Renault R2060 (qui deviendra la goélette) et le Chenard et Walker CPV (qui deviendra le Peugeot D3A). Au dernier moment cependant, le feu vert est donné au quai Javel (lieu des usines Citroën à Paris) pour la construction de LA camionnette de siècle, celle qui fera souffrir la concurrence !

Mais peut être n’avez vous pas encore compris de quoi il est question car il est vrai que ce drôle d’engin est improprement appelé " tub ", nom qu’il a hérité on ne sait trop pourquoi de son ancêtre d’avant guerre le TUB (Traction Utilitaire Bas - pour la hauteur de plancher-) dont la production est très confidentielle car son lancement intervient alors que la guerre est imminente. D’ailleurs, peu de gens savent à quoi ressemble ce drôle d’engin:

Bien que personne ne se souvienne du vrai TUB, il n’en reste pas moins qu’il s’agit bel et bien de l’utilitaire qui donnera naissance aux fourgons légers " modernes ". En effet, avant Guerre, les utilitaires étaient tous issus de berlines traditionnelles, fourgon et cabine sont donc séparés. En effet le TUB innove en proposant la cabine avancée, l’absence de séparation entre la cabine et le fourgon, la porte latérale coulissante, bref un encombrement minimal pour une capacité maximale, le tout étant pratique.

Mais le TUB coûte cher à produire et possède des défauts relativement énervants comme la fâcheuse tendance à lever le cul au freinage… Il doit donc être revu, c’est la type H qui prendra la relève.

Seulement deux prototypes seront construit avant la mise en production, un record absolu surtout pour l’époque et le must, c’est que les deux étaient roulants et ont servis aux essais. C’est vrai me direz vous, les lignes du H ont été tracées au plus simple, pas besoin de " designer " pour un utilitaire, surtout qu’après la guerre la demande est telle que la ligne n’est pas le premier des soucis. Néanmoins, cette ligne finalement pleine de charme lui sera fidèle jusqu’à son 34ème anniversaire comme on peut le découvrir ci dessous :

                                   

On a d’un côté un modèle de présérie, de l’autre l’un des dernier modèle produit (et d’ailleurs magnifiquement restauré…). Les différences se limitent à ces quelques points: Les côtés du fourgon qui jusqu’en 1953 sont bâchés sont désormais tôlés, le par brise en une seule partie qui fait son apparition en 1964 tout comme les nouveaux chevrons (logo Citroën). Les ailes arrières rondes à l’origine deviennent carrées en 1969 avec l’adoption d’une nouvelle suspension… Voilà pour les différences majeures, pas de quoi fouetter un chat ! Quand on pense à la fréquences des restyling et changement de modèle à notre époque, on peu penser qu’il y a quelques années, c’était plus tranquille !

Au niveau moteur, les premiers H étaient équipés du 11CV dérivé de la traction avec culasse en fonte et soupapes en tête. Celui ci a été remplacé en 1963 par un 9CV à culasse alu (chambre de combustion hémisphérique; soupapes en V) puis complété avec un 11CV lui aussi à culasse alu, ce dernier étant le moteur le plus puissant qui équipera les H : 58Cv (52 CV DIN), un monstre il est vrai plus coupleux que puissant! Il y a aussi des diesel Perkins et surtout Indenor qui équiperont l’engin mais ce n’est plus du Citroën et c’est encore moins puissant et nerveux!

Pourquoi de tôle ondulée ? Tout simplement pour augmenter la rigidité sans jouer sur l’épaisseur. On gagne ainsi en poids et donc en argent !

Voilà, vous savez l’essentiel sur cet utilitaire qui me passionne, je vais maintenant vous parler plus spécifiquement du magnifique modèle 1974 qui dormait jusqu'en 2002 et depuis plus de 10ans dans le garage derrière la maison… Août 2002: Sortie de grange!